sans connaissance

Dans ce roman à la langue crue, détonante et pleine d'humour, Éric McComber nous raconte l'histoire tragi-comique d'Émile Duncan, de son enfance dans le Montréal-Nord des années 1970 - violence et « granolisme catho-colonisé » - jusqu'à sa plongée dans la sensualité brute et l'alcool, entre neige sale et ciel bleu.
— David Rochefort

lundi 12 novembre 2007

Tranquillosé







on sémaphore
toi
pis moi
et cette chanson est le chant du signe
de la semence
sémantique
et tu roules
et tu danses
et tu mouilles
et tu tangues
sulbou
sulbou
sulbou dma langue
et le tournis
et le roulis
sont autant d’alliés fous de l’onde
oscillent
et flottillent
dans la reverdure
de ces vallons
intemporels
dans les langueurs salines
au fond des choses
au fond des soies
vers la surface
vers la lumière
là où Neptune
cède à Éol
là où je gis
depuis hier
tranquillosé

À gir
ainsi
entre deux os
je sens ma vie
qui se submerge
cellule à cellule
bactérie à bactérie
j’ai soutenu le regard
de la belle d’acier
c’était comme fixer l’embouchure
comme plonger son regard
dans le canon d’un Bull-Gun
Je pouvais distinctement
entendre le souffle
rauque
et métallique
des vents prisonniers
tournoyants
tonitruants
barissants
éléphantômes

Je sens le vide
très présent
sous mes pieds
sous une fine couche de glace
je me dirige
lentement
mais durement
vers une sorte de dehors
je serai avalé
par la noirceur
comme l’Alien
de Sigourney
jeté
craché
happé
ending



——————————
© 2004, Éric McComber

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'l'aime beaucoup celui-là !
Ça me rappelle des moments sulbou d'envie que la glace cède. Le vent, comme la fin du monde, aux Îles et la solitude dans son tonitruvent, c'est rough à supporter des fois même si supportée par le vent. Prends soin. xx

& a dit…

Wow Nans, Merci du comm ! Magnifique.