sans connaissance

Dans ce roman à la langue crue, détonante et pleine d'humour, Éric McComber nous raconte l'histoire tragi-comique d'Émile Duncan, de son enfance dans le Montréal-Nord des années 1970 - violence et « granolisme catho-colonisé » - jusqu'à sa plongée dans la sensualité brute et l'alcool, entre neige sale et ciel bleu.
— David Rochefort

mardi 3 juillet 2007

Moineau





Elle parle un peu
comme les chats
boivent
par lampées de cinq
ou six
mots
elle parle un peu
comme les chiens
couchent
elle fait deux
ou trois tours
autour
du panier
elle parle
d’un baisodrome
d’une île
déserte
en pleine
forêt
où elle ira
avec un homme
quand elle aura
trouvé cet homme
elle ira
comme chaque été
en char jusqu’à rivière
pis en canot jusqu’à son spot
ça sera l’été
pis y fera chaud
en canot
en arrivant
à l’île
en canot
elle jettera
tous ses vêtements
comme chaque été
et se crèmera
partout
partout
l’homme l’aidera
pour le haut
du dos
et s’il est gentil
pour l’intérieur
des cuisses aussi
elle a confectionné
un costume d’oiseau
avec 20 kilos
de plumes d’oie
pour une publicité
de bière
ou kek chose du genre
fallait quasiment
qu’il vole pour vrai
qu’elle raconte
elle s’est fait
trois mille piasses
pour deux mois
d’ouvrage
mais c’est vrai
que son oiseau
y vole
presque
pour vrai
Elle me montre
une photo
du moineau
y vole
presque
pour vrai
c’est
vraiment
vrai





—————
© Éric McComber, 1999-2007

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Voila un poème!
Je suis abasourdoustouflé!
haha
Chapeau.

& a dit…

Wow ! Merci.
Un commentaire, ici... Quelle rareté.
Ça visite, ça visite... Le compteur monte... Mais nulles traces...

Bienvenue sur Sans Connaissance, Thomas.

É.