sans connaissance

Dans ce roman à la langue crue, détonante et pleine d'humour, Éric McComber nous raconte l'histoire tragi-comique d'Émile Duncan, de son enfance dans le Montréal-Nord des années 1970 - violence et « granolisme catho-colonisé » - jusqu'à sa plongée dans la sensualité brute et l'alcool, entre neige sale et ciel bleu.
— David Rochefort

mardi 12 décembre 2006

Le Poète




Le carriérisme enfermait les gens dans une prison de rationalisme répressif. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des poètes et des intellectuels s’y jetaient pourtant, malgré l’avertissement d’Emerson qui avait exhorté à « cheminer tête haute, avec vigueur, et dire de toutes les façons possible la vérité brutale. » Au contraire, les poètes, professeurs et enseignants carriéristes étaient devenus des moutons dogmatiques rabâchant sans cesse sur un ton monotone la ligne de parti éducationniste.

Aveuli sur le plancher froid, vêtu d’un pantalon de coton ouaté noir et blanc, je pensais à ça. J’avais 55 ans, et les carriéristes m’empêchaient de devenir carriériste à mon tour. Là se trouvait peut-être ma sauvegarde. Malgré tout, j’étais peu à peu devenu pratiquement inutile. J’avais assez souvent été, dans ma vie, suspendu par un fil au bout de la falaise de la futilité. Incapable que j’étais de me faire croire à l’intérêt d’entretenir un objectif, je restais malgré tout trop cartésien pour assurer ma simple survie pragmatique. Enfin. J’étais en excellente condition physique et l’arête de ma mâchoire demeurait bien angulaire. Fils des sixties, je n’avais pas encore jeté l’éponge, contrairement à la grande majorité des bêtes du grand troupeau hippie.

 
C’était encore une fois l’été et je me trouvais encore une fois en chômage. Mon alcôve était une petite pièce encombrée. Il y avait deux chambres dans la maison, toutes deux à l’étage. Joanie et son fils de seize ans les occupaient. Dormir sur le plancher est excellent pour le dos, enfin, c’est ce que racontent certains. Quelques jours plus tôt, Joanie et moi étions allés en voiture à la librairie, histoire de faire quelque chose de nouveau. Une fois dans la boutique, j’ai rapidement eu le mal de mer, à la vue de cet océan de merde empilé sur les tablettes et les présentoirs… Tous ces magazines, tous ces bouquins !… De stupides hommes blancs écoulaient de la camelote fabriquée par d’autres stupides hommes blancs… Et de stupides femmes noires poussaient des crottins chiés par d’autres stupides femmes noires. J’ai fait part de mes observations à Joanie, qui acquiesça.

— C’est pas vrai ? Et les couvertures ont l’air de papiers d’emballage, en papier alu, tout étincelant !
— Ils arrachent carrément les yeux de la tête ! Peut-être que les gens ont commencé à encadrer ces trucs au lieu de les lire. Z’ont rien dans les entrailles, bordel !

Joanie s’est dirigée vers une autre allée, comme propulsée par mon négativisme. Le lendemain, elle était de retour au travail, et moi, tout seul. Que faire ? J’ai conduit jusqu’à la bibliothèque municipale de Bedford. Sur une tablette, j’ai remarqué le nouveau bouquin de Michael Moore, Stupid White Men ! Best seller du New York Times. Je m’en suis emparé et j’ai couru au comptoir d’emprunt.

— Ça arrive, que des gens se plaignent des titres de livres ?

— Ça arrive, oui, mais très rarement.

— Que faites-vous, quand ça arrive ?

— Bien, ce qu’on fait, c’est qu’on leur dit que rien ne les oblige à emprunter ce livre. Qu’on tente de faire plaisir à tout le monde en tenant une grande variété d’ouvrages.
— Alors, vous ne les retirez pas des tablettes ?

— Non. On ne fait jamais ça. Enfin, je ne crois pas. Laissez-moi vérifier avec ma collègue.

La potelée thécaire alla dans la pièce située derrière le comptoir et émergea bientôt en compagnie de la chef des acquisitions, qui confirma. Je brandis Stupid White Men et pris la parole :

— Dans ce cas, eh bien, je ne vais pas me plaindre de ce livre.

— Monsieur, je vois ce qui pourrait vous déplaire dans ce titre.

— Si vous le désirez, vous pouvez contacter notre directrice pour lui en parler.
— Ça ne sera pas nécessaire… Vous ne pratiquez pas la censure. Tant mieux. Ce titre ne me déplait pas vraiment. Je voulais seulement démontrer un truc. Mais… Euh… Feriez-vous l’acquisition d’un livre intitulé Stupides Femmes Noires ?

Leur deux visages tombèrent, sous le choc, comme si j’avais hurlé « VAGIN » !

— Pourquoi ne posez-vous pas la question à notre directrice ? C’est une question intéressante. Voici sa carte.

 

Bof.
Le lendemain, il était huit heures du matin et je m’apprêtais à me lever pour commencer une nouvelle journée. Joanie se promenait dans la maison depuis quelques heures, déjà. Elle ne dormait pas beaucoup. Elle aimait le café. Je fermai les yeux, puis je les ouvris encore. J’inspectais le plafond, les cadavres d’une centaine de mannes gisant dans le plafonnier. Je jetai un coup d’œil par la porte arrière et j’aperçus les grands arbres verts. Il faisait soleil. La circulation sur la rue Principale bourgeonnait comme d’habitude. De grands camions passaient tout près, faisant trembler toute la maison, distillant leurs effluves d’échappement. Je me mis sur mon séant, pivotai mon torse jusqu’à me trouver à genoux sur le plancher, puis me levai. Mes genoux craquaient et me faisaient mal. La cabane était engorgée d’oiseaux, de petits moineaux, et aussi ces brutes de jais bleus. Je m’affalai dans le fauteuil d’osier avec mon portable. Un poème me trottait dans la tête depuis quelque temps. Un truc en français. J’ai entrepris de bosser dessus.

 


espoir

me publie

me décerne

désankylose

nénette

 

espoir

toujours

cerveau

détourné




 

Nous habitions une modeste demeure à deux étages, avec un garage simple, au milieu de Concord la riche, Concord en shorts kaki, Concord aux enfants les poches pleines, aux coupes de cheveux militaires, Concord aux utilitaires sport flambants neufs, Concord et sa passion pour les écoles commerciales. Les temps avaient effectivement changé. Un des grands mystères de l’Amérique demeurait certainement comment les troupeaux de hippies avaient pu engendrer de pareils animaux dénués de toute curiosité. Et pourquoi n’avais-je pas changé, moi aussi, comme le reste de ma tribu ? Debout devant la porte à regarder les arbres et les jardins à travers la moustiquaire, je me suis mis à pisser dans le carton de lait écrémé vide que je conservais sous mon bureau. C’était plus facile que de grimper l’escalier jusqu’à la salle de bain, perpétuel foutoir de serviettes, vêtements, bouteilles de shampoing, savonnettes, cartons de mouchoirs, médicaments, sous-vêtements souillés et suppléments de musculation du petit. Joanie et le petit étaient des consommateurs poids lourds. La maison était beaucoup trop petite pour eux. Pour un comme pour l’autre. Mes journées tournaient en boucles, un ennui sans cesse renouvelé, même les petites engueulades. Joanie apparut dans la cuisine pour réchauffer son vieux café… Bang, floc, bang.

— Qu’est-ce que c’est que ce boucan ? Il devraient mettre un silencieux sur ce micro-ondes de merde !

— De quoi tu parles ?

— Rien. Mais t’a pas cessé de monter et descendre et monter et descendre toute la putain de matinée !

— Je transportais seulement des vêtements et des bouquins.

— Quel est le but de les transporter de la cave au grenier puis du grenier à la cave ?

— C’est un excellent exercice. Ton café est prêt.

Joanie entra dans l’alcôve et posa la tasse près de moi sur le bureau couvert de livres, de papiers et de pots de fleurs. Je pris la tasse.

— Cette conne de tasse est brûlante ! Tu devrais pas la nuker comme ça au micro ! 135 est bien suffisant. Je parie que tu l’as mise à 150 !

— Arrête le grinchage, Henry. Commençons la journée du bon pied.

— D’accord, d’accord. Désolé.

Elle marcha vers moi. Nous nous fîmes un bref câlin.

— Tu vas pas encore porter ces cotons ouatés ?

— Et pourquoi pas ?

— Tu les as porté toute la semaine.

— Oui. Mais ce sont des pantalons confortables, parfaits pour l’été. Et puis, qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Je suis en chômage.

— Regarde-toi. T’as des poils partout. T’as besoin d’un bon rasage.

— Je viens de me raser y a quelques jours.

— C’est en plein ce que je veux dire.

Ces joutes quotidiennes, qui pouvaient survenir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, sporadiques, parfois viscérales, ne menaient pratiquement jamais à des résultats concluants. Ça faisait partie de la journée, de chaque journée. Je sortis dehors pour compacter les sacs de poubelle devant la maison. Joanie les sortait tous les mercredis. Le petit ne faisait strictement rien dans la maison, à part s’assurer que ça reste une soue. Un sac de poubelle coûte 1.50 $. Souvent, j’arrivais à comprimer trois des sacs aérés de Joanie en un seul, ce qui lui économisait 3.00 $. Je rentrai à la cuisine.

— Tu sais, un de mes cauchemars est de me réveiller un jour et que tout le monde porte un complet cravate. Femmes et enfants inclus.

— Beeh, je suis certaine que tu ne seras pas l’un d’eux !
Je retournai dans mon alcôve, et je m’affalai dans le fauteuil en osier en sirotant mon café. J’écrivis un courriel. Au cours des années, j’étais devenu un  « écriveur de lettres » — principalement littéraire et sauvagement critique.

 


Chère Meredith McCulloch,

Directrice,

Bibliothèque municipale de Bedford.

 

Quelles sont vos politiques d’achat de livres ? Il y a en particulier un livre dans votre bibliothèque dont le titre est offensant : Stupid White Men. Procéderiez-vous à l’achat d’un bouquin intitulé Stupides Femmes Noires ? Sinon, eh bien, pourquoi deux poids deux mesures ? Est-il acceptable aujourd’hui de traiter les hommes blancs de stupides ? Ne serait-il pas temps de mettre un terme aux injures, tant pour les blancs que pour les noirs ? Sinon, nous nous trouvons dans un dangereux cercle vicieux.

D’autre part, puis-je vous offrir de vous abonner à la revue Le Dissident Américain, le journal littéraire semi annuel dont je suis l’éditeur ? Les bibliothèques de quartier, pour une raison qui m’échappe, à part la bibliothèque municipale de Concord, refusent de supporter les écrivains et éditeurs locaux. Ils prétendent manquer de fonds, mais ils en ont suffisamment pour se procurer des livres portant des titres comme STUPID WHITE MEN.

 

Merci de votre attention.

Bien à vous,

 

Henry Cusantre,

Rédacteur en chef

Le Dissident Américain

 



Que faire de mieux de mon temps que de déranger les complaisants et de huer les acclamés sempiternels ? J’écrivis un autre courriel. Pourquoi pas, non de dieu.

 


Cher Kevin Krader,

Imitateur de Thoreau

 

Je suppose que c’est vous que j’ai croisé l’autre jour au musée de Concord. De toute façon, pourquoi pas un petit peu de courage ? Pourquoi pas quitter le moule de l’imitateur et vraiment « laisser votre vie être une contre-friction qui enrayera la machine », plutôt que d’en faire la promotion ? Comme vous le savez sans doute déjà, je suis l’ennemi de la Société Thoreau. Thoreau aussi, aurait été leur ennemi. Sans aucun doute, il vous aurait trouvé aberrant, s’il vous avait aperçu comme ça, vous promenant, déguisé en lui ! On a perverti Thoreau en faisant de lui une « Société », une statue de bronze, des joujoux, une boutique de souvenirs à Walden, un clown déguisé en Thoreau pour faire du blé, et des gorilles de flics qui me pourchassent simplement pour avoir porté une pancarte condamnant l’absence de liberté de parole à l’étang Walden. Si vous êtes un membre de la Société Thoreau, je suppose que vous n’avez rien à foutre de ma lettre.

 

Sincèrement,

Henry Cusantre,

Rédacteur en chef

Le Dissident Américain

 



J’allai prendre l’air quelques minutes, histoire de m’étirer les globes oculaires. J’entrai dans le garage, bourré à craquer de meubles, bouquins, tapis, vêtements, jouets, bâtons de golf, outils. Joanie était une accumulatrice. Elle conservait les boîtes vides, les sacs, les bouteilles. J’étais tout le contraire. Je jetais tout ce dont je n’avais pas besoin, même les livres. Je remplis une tasse de graines à même un immense baril et le déversai dans la cabane d’oiseaux. Je retournai dans mon alcôve, retirai mes espadrilles, puis allai à la cuisine. Le petit avait brisé un verre le jour précédent et n’en avait parlé à personne. Une fine lame de verre pénétra mon pied nu. Je la retirai. Je n’avais plus d’assurance maladie, alors je devais faire particulièrement attention. Cobra me demandait 230 $ par mois. Si j’étais assuré, je ne me chercherais pas de travail. Je vivais simplement. Sans assurance, je restais là, comme les 45 millions d’autres citoyens, pigeons en attente de cette journée où la maladie ou un accident frapperait, alors que les docteurs charognards se jetteraient sur nous pour l’assaut final. Qu’est-ce qui clochait aux Etats-Unis ? Histoire de confirmer, alors que je visitais la ville de Québec, une semaine plus tôt, sur Dufferin, tard le soir, alors que Joanie écumait les étals des bouquineries, j’avais trouvé et acheté le premier volume de De la Démocratie en Amérique de Tocqueville. Évidemment, c’était il y a 150 ans, mais sans nul doute, ça n’avait pas dû beaucoup changer.

Mon métier était professeur d’université. J’avais par contre bossé comme suppléant à long terme à l’école secondaire de l’île Martha’s Vineyard, puis comme recenseur à Lowell. En fait, il n’y a pas si longtemps, je cognais aux portes pour 14$ de l’heure. Ma première semaine a consisté en 40 heures de formation. « Je ne suis rien d’autre qu’un robot appartenant au Bureau des recensements des É-U, » disait notre enseignant. « Si vous vous répétez ça, tout ira bien. » Il était un conseiller hors pair. Y avait pas à se demander pourquoi c’était lui, en avant, et pas nous. « Les femmes ne devraient pas porter de blouses coupées ou de minijupes courtes ».


Mes ex-collègues fonctionnaires, eux, incluant Joanie, engrangeaient pas mal plus que 14$ l’heure, mais ma vision était peut-être devenue proportionnellement plus vaste que la leur. Je me jetai un peu d’eau froide au visage et ça me fit le plus grand bien. Je fermai le robinet, m’essuyai. C’était souvent toute l’étendue de mes activités matinales et parfois, même pas. Enfin. Je me forçais quand même à me brosser les dents. Mon dentiste continuait toujours à me renvoyer ma note de 300$ pour une couronne. Quelle arnaque, les couronnes ! Tous les putain de plombages que j’ai eu dans ma vie ont fini par craquer. Joanie entra dans la cuisine.

— J’ai parlé à Jeff, et il dit que je devrais demander à un avocat de me faire une lettre précisant exactement quelle partie de la maison t’appartient.

— Pourquoi devons parler de ça maintenant, je suis dans le cirage. Il est trop tôt le matin.

— T’es toujours dans le cirage, Henry. Il est 10h30. Ce n’est pas « tôt le matin ».

— Ça aurait été gentil de m’inviter à me joindre à ta conversation.

— Behh… Qu’aurais-tu donc dit ?

— Qui sait ?

— Jeff croit vraiment que je devrais être équitable avec toi.

— Ah, c’est chic de sa part.

— Qu’est-ce qui serait bien, alors ?

— Quoi ?

— Une lettre.

— J’avais raison, alors, non ? Tu te souviens, tu disais que tu ne le ferais jamais.

— Oui, mais je crois que c’est juste de le faire.

— Alors tu veux que je parte de la maison, c’est ça ?

— T’es pas obligé de partir. Je voudrais qu’on reste amis.

— Les chances sont minces.

— Pourquoi ?

— Je parle d’expérience. J’ai eu un certain nombre de conjointes, comme tu le sais, je ne suis plus en contact avec une seule d’entre elles !

— Pourquoi ?

— Faudra que tu le leur demande toi-même. En tout cas, je pense intituler mon prochain roman Stupides Femmes Noires, qu’en penses-tu ?
— Behh, il me semble que tu réussiras jamais à le faire publier sous ce titre.

 

Une semaine plus tard, j’envoyai un autre courriel à la directrice de la bibliothèque, histoire de l’encourager un peu à me répondre. Elle répondit :


Si vous désirez voir notre Politique de Sélection des Ouvrages, elle figure sur notre page web bedfordlibrairy.net, sous la rubrique « politiques ».

Comme vous le savez sans doute, Stupid White Men est un best seller depuis un bon bout de temps. Son titre est impertinent, mais ce livre s’attaque au fait que les hommes blancs possèdent tous les leviers du pouvoir. Il n’est pas possible de prétendre la même chose dans le cas des femmes, quelles que soient leurs couleurs.

Bonne chance avec votre livre. Le sujet traité ne correspond malheureusement pas à nos besoins.


Meredith McCulloch,

Directrice




Je ne fis ni une ni deux :


Merci de votre réponse. Titre impertinent ? Ce titre est clairement raciste ! Pour s’en rendre compte, évidemment, une personne doit se débarrasser de son carcan d’orthodoxie politico-correcte. Contrairement à votre postulat, les hommes blancs n’occupent pas tous les leviers de pouvoir. Les universités noires sont, par exemple, gérées par des hommes et des femmes, noirs.

Pourquoi mon livre sur la corruption dans les écoles secondaires locales ne correspond-t-il pas à vos « besoins » ? Le sujet de ma revue littéraire ne correspond-t-il pas non plus à vos « besoins » ? Répondez à ces deux questions, je vous en prie. Également, est-il dans votre politique de préférer les auteurs à succès aux auteurs locaux ?

Merci pour le temps que vous avez consacré à mes questions et pour avoir partagé si franchement vos opinions.


 

Ensuite, j’ai eu envie d’écrire un poème. Puis merde, c’est ce que j’ai fait. Après tout… J’étais poète.














© G. Tod Slone


Traduit de l’américain par Éric McComber

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La nouvelle est très bien mais la traduction est excellente! Mr. McComber, non seulement vous êtes un merveilleux écrivain mais un formidable traducteur aussi. Bravo. J'ai hâte que le roman soit publié.